J'ai eu l'occasion de visionner dernièrement sur le RTBF une émission consacrée aux travaux de Jean-Pierre HOUDIN, architecte français qui a une théorie qui tient la route sur la construction des pyramides.
Jean-Pierre Houdin s'est appuyé sur les relevés de la pyramide réalisés par l'architecte Gilles Dormion, puis a intégré tous les paramètres de l'époque: des outils en cuivre et en pierre (les Égyptiens ne connaissaient pas le fer), les matériaux utilisés (blocs de granit venus d'Assouan, à 900 km de là, blocs de calcaire), les moyens humains et la situation du site (un plateau surélevé dominant le Nil).
Après avoir convaincu Dassault Systèmes, qui lui apporte son soutien technologique dans le cadre d'un mécénat, l'architecte français a pu démontrer, après huit ans de travail, la probabilité de sa théorie grâce à la 3D industrielle.
Sa théorie de la construction de la pyramide de Khéops se matérialise sur une période d'une vingtaine d'années, durée du règne du pharaon Khéops (2538-2516 avant J.-C.): utilisant la pente naturelle du site, les Égyptiens («les premiers ingénieurs» de l'histoire pour Jean-Pierre Houdin) ont construit une première rampe extérieure, en pente douce, pour ériger les 43 premiers mètres de la pyramide, puis une rampe intérieure en spirale courant sous les faces de la pyramide pour la terminer. Une rampe qui existerait encore aujourd'hui.
Cette rampe était ouverte au niveau des angles de la pyramide afin de pouvoir faire tourner les blocs de pierre, qui étaient acheminés depuis le Nil sur des traîneaux (rondins de bois) tirés par l'homme.
La rampe, qui tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, bénéficie d'une pente de 7 à 8 % permettant d'acheminer les blocs de pierre à la force humaine. La grande rampe extérieure, devenue inutile, est démontée au fur et à mesure et les blocs réutilisés.
Parallèlement est construite la grande galerie (encore visible aujourd'hui), qui aurait servi pour la construction de la chambre du roi, située à 43 mètres au-dessus de la base de la pyramide et coiffée de cinq plafonds de granit, hissés par un système de contrepoids. Il s'agit de la deuxième théorie de Jean-Pierre Houdin.
Une fois toutes ces données entrées dans l'ordinateur, Dassault Systèmes a simulé la théorie de Jean-Pierre Houdin avec les paramètres de la 3D scientifique, en remodelisant entièrement la pyramide et en intégrant les paramètres: poids des matériaux, forces exercées, etc. L'équipe de Dassault, qui a travaillé deux ans sur le projet, a corroboré les idées avancées par l'architecte.
De plus, des relevés de microgravimétrie, technique qui relève les différences de densité, réalisés par EDF, démontrent qu'il existe des creux dans la pyramide...
Reste à confronter la théorie à la réalité. Soutenu par des égyptologues de renom, Jean-Pierre Houdin a l'intention de se rendre sur place et d'utiliser des méthodes non invasives pour confirmer son explication.
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