Bolivie : à Potosi, les touristes français "otages" du conflit social

"C'est vraiment le bordel", râle au téléphone Didier Boyer, un Nîmois de 52 ans, venu passer avec sa famille ses vacances en Bolivie. Comme lui, ils sont environ 80 touristes français coincés depuis une semaine dans la ville de Potosi, à 550 kilomètres au sud de La Paz, en raison d'un conflit social. Il y a deux jours pourtant, il pensait bien pouvoir reprendre le cours de son séjour : "Nous avions dégoté deux bus, explique-t-il, et une lettre écrite du syndicat local nous autorisant à quitter la ville." Les deux bus, avec plusieurs dizaines de Français à bord, passent sans encombre deux barrages. Mais au troisième.... "Là, les grévistes boliviens étaient particulièrement excités, raconte Didier Boyer. Ils ont même fait exploser des bâtons de dynamite à côté du bus et nous avons dû faire demi-tour."

Les voyageurs doivent donc encore patienter à l'intérieur de cette ancienne cité impériale qui vit une grève générale depuis maintenant plus d'une semaine, tous commerces fermés et transports paralysés. La totalité des routes autour de Potosi sont coupées, dont le principal axe terrestre qui unit la Bolivie à l'Argentine. Certains touristes espèrent cependant sortir dans les prochains jours par les airs grâce à des petits avions affrétés à leurs frais par une agence de voyage locale. Dans cette ville minière de 150 000 habitants perchée à 4 000 mètres d'altitude, les étrangers ne sont pas pris à partie : "Nous ne ressentons aucune animosité de la part des grévistes", témoigne le Français.

La situation reste tout de même très tendue alors que le bras de fer entre le comité civique de Potosi, qui regroupe élus locaux et organisations sociales, et le gouvernement d'Evo Morales se poursuit sans aucun signe de détente. Dans la nuit de mardi à mercredi la grève générale régionale a même pris une tournure violente : des heurts ont ponctué une manifestation de près de 100.000 personnes hostiles au pouvoir central, tandis que le gouverneur de la province a été pris à partie par la foule. Le domicile d'un vice-ministre du gouvernement à Potosi a également été attaqué avec une charge explosive qui a provoqué des dégâts matériels. Le comité civique de Potosi réclame au pouvoir central toute une série de mesures qu'il considère indispensables au développement de sa région, la plus pauvre du pays.

Parmi ces demandes, la construction d'une route, d'un aéroport, d'un gazoduc ou encore la réactivation d'une importante mine d'étain. Mais le point le plus sensible est celui d'un conflit de limites entre la région de Potosi et celle d'Oruro. Les deux régions se disputent depuis des années un territoire censé contenir de riches ressources minières et qui pourrait donc rapporter de juteuses royalties. Dans un premier temps, le gouvernement a dénoncé un conflit politique qu'il a attribué au maire de Potosi, un opposant au président Morales. Devant l'ampleur populaire du mouvement, le pouvoir appelle désormais au dialogue. Un dialogue pour l'instant au point mort, alors que de nouvelles manifestations sont prévues pour ce vendredi, jour de la fête nationale bolivienne.

Toujours déplorable quand les touristes sont otages d'un conflit!!!

La France a formellement saisi les autorités de Bolivie de sa "préoccupation" pour ses touristes bloqués par un conflit social à Potosi, et a aussi redouté des retombées néfastes pour le tourisme voire les investissements en Bolivie, comme le lithium dans la région.

Suite à cela, une quarantaine de touristes, dont 20 Français environ, ont pu sortir entre vendredi soir et samedi de Potosi, la ville minière du sud de la Bolivie où ils étaient étaient bloqués, pour certains depuis une semaine.

Trente-et-un touristes étrangers sont bloqués dans la ville de Potosi, dans le sud de la Bolivie, coupée de l'extérieur du pays en raison d'une grève générale qui a débuté il y a 12 jours, a annoncé lundi la police de la région.

Une cinquantaine de touristes étrangers, dont une majorité de Français, qui étaient bloqués depuis une semaine dans la ville bolivienne de Potosi paralysée par un conflit social, ont pu quitter la ville mardi, a-t-on appris de source consulaire.

Au moins dix personnes ont été blessées lors d'affrontements entre grévistes et chauffeurs de camions ou cars, bloqués dans la région minière de Potosi, dans le sud de la Bolivie, paralysée depuis deux semaines par une grève générale, a-t-on appris dimanche de source policière.

Après une vingtaine de jours de conflit, le blocus consécutif à la grève lancée par les mineurs de Potosi (Bolivie) a été levé lundi soir, ouvrant la voie à l’évacuation des 11 touristes français qui devaient quitter la ville mardi à destination de Sucre, à bord d’un car affrété, en compagnie de quatre autres touristes étrangers.

Le leader du Comité civique de Potosi (Comcipo), Celestino Condori, a en effet signé un accord en six points négocié pendant trois jours avec des représentants du gouvernement prévoyant notamment la construction d’un aéroport, la réouverture d’une mine et la construction d’une mine de ciment. La grève lancée fin juillet avait bloqué dans cette région, renommée mondialement pour son désert de sel Salar de Uyuni, une centaine de touristes qui ont pu être progressivement évacués par vagues.

Lundi dernier, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner avait annoncé avoir écrit à son homologue David Choquehuanca, l’exhortant à agir pour débloquer la situation et permettre l’évacuation des ressortissants français.

Bonne nouvelle!!!

Oui. C'est toujours embêtant de se retrouver coincé à l'autre bout de la planète.