Même si le marché des croisières en France a connu une nette amélioration ces dernières années, il reste loin derrière celui des autres pays de l’Europe. Il faut ainsi le développer davantage avec la contribution des collectivités territoriales.
À l’occasion du salon Seatrade Med qui s’est déroulé à Cannes dernièrement, le Conseil national du tourisme a dévoilé dans son rapport l’intention des professionnels de combler le retard de la France en matière de croisières, que ce soit en nombre de croisiéristes qu’en équipements et infrastructures. En effet, même si le marché français des croisières a connu une progression significative ces dernières années, la France reste derrière les autres pays européens. Les 400 000 croisiéristes enregistrés dans l’Hexagone en 2010 est un chiffre considérable, mais il ne fait pas le poids à côté du 1,5 million de voyageurs de la Grande-Bretagne.
Pour développer davantage le marché des croisières en France, les professionnels comptent entre autres sur le film « Croisière Caraïbes » en cours de tournage, joué par Franck Dubosc et Valérie Lemecier et dont la sortie est prévue en 2011. La réalisation d’un tel film témoigne de la nouvelle vision qu’ont les Français sur le produit, fait remarquer Georges Azouze, président de l’Association française des compagnies de croisières. Les séjours à bord des grands navires sont désormais considérés comme une alternative aux vacances, et non plus comme des vacances d’exception. D’ailleurs, les bateaux sont maintenant aménagés pour accueillir les familles, et les prix des traversées sont abordables.
À côté de la promotion des croisières auprès des Français, les professionnels prévoient également de mener une campagne pour convaincre les pouvoirs publics et les autres collectivités territoriales sur les retombés sociales et économiques que le marché des croisières peut apporter. Le Conseil national du tourisme a ainsi précisé dans son rapport qu’il faut développer les ports « tête de ligne » afin d’accueillir les navires de fort tonnage. L’amélioration concerne également les infrastructures autour de ces ports, les approvisionnements, la logistique, etc. Les hôtels et les restaurants en profiteront notamment davantage, puisque les croisiéristes dépensent deux fois plus dans les ports « tête de ligne ».
Par exemple, en raison des améliorations apportées dans le port de Marseille pour accueillir les grands navires, Nice a pour la première fois été dépassé cette année en nombre de passagers, soit 715 000 croisiéristes enregistrés à Marseille contre 665 000 à Nice. Le nombre de passagers partant de Marseille a ainsi été multiplié par 3,5. Les infrastructures d’accueil dans la plupart des ports français étant inadéquates, ces derniers n’avancent pas en termes de croisières. Néanmoins, le port du Havre pourra répondre aux besoins de Costa Croisières qui prévoit d'en faire un port d’embarquement pour l’Europe du Nord d’ici 2011, étant donné que les pouvoirs publics résolvent déjà les problématiques de desserte du port.