La série G de Canon est une référence incontestée parmi les photographes experts et pros. Mais il faut bien reconnaître que Canon ne s’est pas guère distingué en termes d’innovation ces dernières années avec ses G11 et G12, sortis respectivement en automne 2009 et 2010 : même capteur de 10 millions de pixels et 1/1,7 pouce, identique d’ailleurs à celui de la plupart de leurs concurrents ; même zoom 5x 28-140 mm f/2,8-4,5 ; même écran de 2,8 pouces et 461 000 points. Or durant cette période le segment des compacts experts est devenu un enjeu très disputé avec l’arrivé de concurrents nombreux et très innovants. Le G12 se retrouve pris en tenaille entre d’un côté un Nikon CoolPix P7100 doté d’un zoom plus polyvalent (7,1x 28-200 mm f/2,8-5,6) et de l’autre des compacts équipés de zooms très lumineux tels que les Olympus XZ-1 (28-112 mm f/1,8-2,5), sans parler du Fuji FinePix X10 qui tranche avec son capteur Cmos de 2/3 pouce et 12 millions de pixels, son zoom 28-112 mm (f/2,0-2) avec bague manuelle et son spacieux viseur optique… De quoi semer le doute dans les esprits auprès d’une population récemment encore acquise entièrement à la série G de Canon. La riposte du fabricant est heureusement à la hauteur de la menace.
Grand capteur : la riposte ! La riposte a pour nom PowerShot G1X et inaugure une nouvelle lignée, plus de 11 ans après le lancement du G1. Son atout ? Un nouveau capteur Cmos de 14,3 mégapixels de 18,7 x 14 mm (au format 4/3), composant dont la largeur atteint presque celle des capteurs (au format 3/2) de reflex de la gamme EOS, soit 22.3 x 14.9 mm. Un capteur donc 6,3 fois plus grand que celui qui équipait le PowerShot G12, ou encore son lointain prédécesseur le G10 qui, en 2008, à la grande époque de la course aux pixels, affichait lui aussi une définition de 14 millions de pixels. Une surface photosensible plus étendue, comportant des photosites de dimensions identiques à ceux que l’on trouve sur le reflex Canon EOS 600D (4,3 microns) ! Ce qui donne une idée assez alléchante du potentiel de l’appareil, tant en termes de sensibilité que de dynamique d’exposition. L’intégration d’un si gros capteur dans un compact équipé d’un zoom constitue d’ailleurs une première, si l’on exclue le précédent du Sony Cyber-shot R1 sorti en 2005, qui exploitait un Cmos de 21,5 x 14,4 mm et 10 millions de pixels ainsi qu’un zoom 5x 24-120 mm… un appareil qui tenait toutefois plus du très gros bridge et pesait près de 1 kg.
Zoom : gros, mais sage Le PowerShot G1X se contente pour sa part d’un zoom 4x 28-112 mm (f/2,8-5,8). Une plage de focales polyvalente, mais un peu plus étroite que celle du Canon G12, et une luminosité qui n’a rien d’éblouissante. En revanche, la qualité optique devrait être au rendez-vous, Canon nous ayant habitué avec sa série G à pouvoir compter sur des objectifs d’excellente facture. En outre, grâce à son grand capteur et à un diaphragme à 6 lamelles, le PowerShot G1X devrait pouvoir offrir un contrôle précis de la profondeur de champ et notamment de superbes flous d’arrière-plan. Par ailleurs en cas de fort ensoleillement, le PowerShot G1X intègre comme ses prédécesseurs un filtre ND (densité neutre) qui assure une réduction de la luminosité équivalente à 3 diaphragmes. En revanche, pour compenser la luminosité moyenne de son objectif, par rapport à certains de ses rivaux, il est équipé d’un stabilisateur optique offrant un gain atteignant jusqu’à 4 vitesses sur l’arrivée du flou de bougé. Il peut enfin compter, grâce aux dimensions généreuses de son capteur, sur une très large plage de sensibilité allant de 100 à 12 800 ISO. De quoi pouvoir déclencher dans des situations jusqu’ici inimaginables avec un compact, et profiter d’une qualité d’image inédite en haute sensibilité, notamment au-delà de 800 ISO, où une perte de détail due au lissage ne manquait d’intervenir avec les appareils exploitant les classiques capteurs CCD de 10 millions de pixels et 1/1,7 pouce.
Un Cmos "de course" Les performances profitent également de l’intégration de ce nouveau capteur Cmos qui, grâce à ses 4 canaux de sortie, bénéficie d’une rapidité de capture d'image supérieure. Le PowerShot G1X propose l’enregistrement des images en RAW 14 bits ainsi que plusieurs modes rafale permettant de capturer jusqu’à 6 photos à la vitesse de 4,5 vues/s, ou encore de déclencher en continu à la cadence de 1,9 image par seconde. Il est enfin possible de bénéficier pendant la rafale de la mise au point en continu (mode AF) ou de la visée via l’écran (mode LV), en déclenchant à la cadence 0,7 image/s. Enfin, le PowerShot G1X, capture la vidéo en Full HD en 1080p à 24 images/s, le son en stéréo, et autorise l’utilisation du zoom pendant la prise de vues! Des performances élevées autorisées par le processeur Digic 5, qui permettent au G1X de proposer un mode HDR consistant à effectuer un braketing d’exposition, puis à combiner ces images afin d’élargir la dynamique d’exposition en cas de forts contrastes.
Fabrication sérieuse ! Le boîtier en acier inoxydable du PowerShot G1X paraît bénéficier d’une bonne robustesse et d’une finition irréprochable. Si vu de face, il semble à peu près du même gabarit que le Canon G12 ou le Nikon P7100, il est en fait avec ses 64,7 mm d’épaisseur bien plus gros. On retrouve la plupart des commandes du G12 : une molette à l’avant sous l’index, une roue crantée à l’arrière pour le pouce, un minuscule viseur optique avec correcteur dioptrique qui offre une visée, hélas obstruée dans le coin inférieur gauche par le fût de l’objectif (du grand-angle au 50 mm environ), et un écran toujours orientable en tous sens mais désormais de 7,5 cm (3 pouces) et 920 000 points. Un bouton dédié à l’enregistrement des vidéos fait également son apparition. On note aussi l’arrivée d’un flash escamotable (il était précédemment intégré en façade), qui occupe l’emplacement jadis réservé à la molette de correction d’exposition. Celle-ci prend désormais la place de la molette de sensibilités, qui disparaît.
Gamme d’accessoires Enfin, le G1X reste comme ses prédécesseurs évolutif et compatible avec de nombreux accessoires de la gamme EOS. Grâce à sa griffe, il exploite les flashs Speedlite EX ainsi que les flashs Macro Ring Lite ou Twin Lite (via l’adaptateur Macro Ring Lite). Par ailleurs grâce à l’adaptateur pour filtres (FA-DC58B) qui se fixe directement sur le barillet de l’objectif, il est possible d’utiliser une large variété de filtres 58 mm, polarisant circulaire, neutre, UV… Enfin, le boîtier étanche WP-DC44, permet de plonger avec son PowerShot G1X jusqu’à 40 m de profondeur tout en ayant accès à toutes ses commandes.
Un boîtier très prometteur qui, hormis son viseur très décevant (le même que le G12), ne prête à première vue le flanc à la critique que sur un point: l’autonomie, limitée à seulement 250 déclenchements. Une capacité dérisoire, incompréhensible sur un boîtier destiné aux experts et aux professionnels.
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Lun 23 Jan - 7:53
