Le plan social chez TUI France beaucoup plus lourd prévu

La direction de TUI France, qui réunit depuis janvier Nouvelles Frontières, Marmara, Tourinter, Aventuria et Corsairfly, a présenté un plan social prévoyant 484 suppressions de postes, au lieu des 400 annoncées initialement, a indiqué jeudi à l'AFP une source syndicale.

"Un mail de l'intersyndicale ce matin à 10H00 fait part du projet de la direction de supprimer 484 postes, dont 402 sur le tour-opérating" et 74 dans le réseau de distribution des agences, a indiqué cette source confirmant une information des Echos sur leur site internet. En outre, 20 postes doivent être "transférés en externe" à l'occasion de passages en franchise de certains points de vente et de reconversion d'agences Corsair.

Dans le réseau de distribution, trois agences doivent être fermées en France métropolitaine et un nombre plus important dans les DOM, selon Les Echos.

Suite à l’annonce de la suppression de 15 postes au sein de l’entreprise TUI France à Lyon (regroupant les marques Nouvelles-Frontières, Marmara, et les entreprises lyonnaises Tourinter Passion des Iles, Aventuria, Objectif et First Choice), les salariés des établissements lyonnais de TUI France ont décidé d’une grève à partir du lundi 6 janvier 2012 à 9h00 pouvant être reconduite.

Les salariés de TUI Lyon s'estiment trompés. Dans un communiqué, ils expliquent que lors d'une réunion d'information le 19 septembre 2011, Pascal de Izaguirre, le patron de TUI France, leur avait pourtant "certifié par oral, devant l’assemblée (+ de 100 personnes), que le site de Lyon ne serait pas concerné par ce PSE". Ils estiment subir "directement les conséquences de (la) fusion, alors que (leur) société était saine et rentable depuis de nombreuses années".

Le CE de TUI Lyon annonce que la grève commencée lundi va être reconduite mardi. Les représentants des salariés ont demandé à être reçus mardi matin sur le site de Lyon par Pascal de Izaguirre PDG du groupe TUI France, Isabelle Michalak, DRH et Sami Tritar, directeur financier, afin d’être entendus.

Les salariés de TUI France Lyon, né de la fusion entre Tourinter, Aventuria, Objectif (Asie, Afrique, Australie, USA), First Choice, Marmara et Nouvelles Frontières, s'opposent à la suppression de 15 postes dans le cadre d’un PSE décidé par TUI France. Les grévistes rappellent que les sociétés basées à Lyon ont pourtant un chiffre d’affaires qui est "en constante augmentation (+35% 2010-2011, EBE +134% et résultat net +165%), à contrario du reste du groupe (Nouvelles Frontières et Marmara)".

Ils rappellent également que "Tourinter a été élu TO d’Or de l’année en 2011 chez Tourcom et a reçu de nombreux autres prix remis par l’ensemble de la profession du tourisme, lors d’années précédentes". A noter que le CE du groupe à Montreuil (93) doit également se réunir mardi en AG. "A ce stade", la direction du TO indique n'avoir aucune information de plus.

Alors que les salariés de Nouvelles Frontières à Lyon viennent de décider la reprise du travail, ceux de Paris (Montreuil) ont voté le début de la grève mercredi.

A Lyon, le CE des salariés lyonnais de TUI ont rencontré mardi la DRH du groupe. Celle-ci a "tenté de dissiper leurs craintes et de répondre aux multiples questions liées aux conséquences de la fusion et à la pérennité du site de Lyon" ont indiqué les représentants du CE. Elle a également confirmé la présence de Pascal de Izaguirre, PDG de TUI, lors de la prochaine réunion CE à Lyon le 17 février, qui viendra s’expliquer devant les salariés. Le CE indique également que les suppressions de postes indiqués dans le PSE et concernant le site de Lyon, "feront l’objet de négociations entre les membres du CCE et la direction".

Dans ces conditions, les salariés ont décidé de mettre fin au mouvement de grève et de reprendre le travail le 8 février au matin. Ils indiquent également être "solidaires avec nos collègues de TUI France, en région parisienne" qui viennent d'annoncer une grève pour mercredi matin. Selon notre confrère Produtourisme.com, cette grève reconductible a été votée à la majorité des salariés de Montreuil moins une voix et 14 abstentions.

Les syndicats FO et CGT ont appelé mercredi les salariés de Nouvelles Frontières à lever le mouvement de grève lancé dans la matinée, après que la direction a accepté de renégocier le plan de licenciement de TUI France prévoyant la suppression d'environ 500 postes sur 1.600.

Dans un communiqué, l'intersyndicale FO-CGT assure que la direction s'est engagée sur plusieurs points : limiter le nombre de personnes licenciées, renégocier les conditions de départ et discuter des avantages sociaux. FO et la CGT invitent toutefois les salariés à rester mobilisés et à se rassembler mercredi prochain au siège parisien de TUI France, lors d'un comité central d'entreprise (CCE). La direction de TUI France rappelait dans la matinée être "toujours en phase de projet" et qu'il y aura encore "beaucoup d’échanges et d’allers retours entre la direction et les organisations syndicales jusqu’à l’obtention d’un avis du CCE et des CHSCT".

TUI a annoncé mercredi une aggravation de sa perte au premier trimestre de son exercice fiscal (entamé le 1er octobre 2011), ce qu'il a expliqué par les révolutions arabes, mais il a maintenu sa prévision annuelle.

Pas la joie tout cela, que de personnes se retrouvent au chômage, c'est un balai incessant d'entreprises qui ferment ou licencient en France.

C'est vraiment triste cette situation.