Affaire Cassez : le Mexique fait son examen de conscience

Des juristes dénoncent les dérives qui ont émaillé le procès de la Française.

«La violation des droits fondamentaux à l'assistance consulaire (…) et de la présomption d'innocence a produit un effet corrupteur sur la totalité du processus mené à l'encontre de Florence Marie Louise Cassez Crépin, corrompant tant la procédure que ses résultats.» Les conclusions du projet d'Arturo Zaldívar, rapporteur de la Cour suprême dans cette affaire, sont sans appel. Elles préconisent la révocation de la condamnation à 60 années de prison prononcée contre la Française ainsi que sa libération absolue et immédiate. Jamais la justice mexicaine n'avait montré autant d'ouverture à l'égard de Florence Cassez.

La remise du rapport ne constitue qu'une première étape et tout optimisme se doit d'être contenu. Dans les 15 prochains jours, les quatre autres juges de la première chambre devront se prononcer en faveur ou contre ce projet. Une majorité de trois votes suffirait à libérer la Française. Jeudi, Nicolas Sarkozy a salué la «première bonne nouvelle depuis cinq ans et demi» dans ce dossier.».
Show médiatique

Au-delà du sort de Florence Cassez, cette affaire est révélatrice du mal-être de la justice mexicaine, mais surtout de la volonté de ses plus grands juristes et intellectuels d'en finir avec la partialité et le non-respect des procédures. Mi-février, des spécialistes du droit constitutionnel dénonçaient déjà les failles non seulement d'un dossier, mais d'un système tout entier. Miguel Carbonell, l'un des plus influents juristes du pays, expliquait: «Ce cas parle du Mexique. Si demain Florence Cassez est libérée (…), nous, nous serons toujours ici. Ce cas parle de nous, de la justice que nous voulons et que nous avons aujourd'hui. D'où l'importance de la sentence [de la Cour Suprême, NDLR].»

Pour Ana Laura Magaloni, chercheuse au Centre d'investigations et d'enseignement économique (CIDE), l'affaire doit pousser les Mexicains à s'interroger sur la présomption d'innocence et le show médiatique des arrestations en direct à la télévision initiées sous la présidence de Felipe Calderon. «Le cas de Florence fournit l'occasion de replacer le débat au cœur des tribunaux, là où se discutent l'innocence et la culpabilité, et permet par là même que ces concepts ne soient plus à la merci des chaînes de télévision, et que cette chose que l'on appelle “procès équitable” commence à prendre forme au Mexique.»

Protéger la forme avant de s'attaquer au fond des affaires: la stratégie s'est enfin avérée payante pour la défense de Florence Cassez avant le vote définitif de la Cour suprême. Pour Ana Laura Magaloni, mercredi au micro d'une radio mexicaine, «le procès équitable nous garantit deux choses: la certitude de la culpabilité et que les autorités en charge de poursuivre les délits agissent conformément à la loi, avec l'assurance d'institutions fiables».

État de droit, rigueur des enquêtes et des procédures pénales, respect des droits de la défense et rupture avec «une justice de papier»: les spécialistes du droit mexicain ne se retiennent plus et souhaitent que l'affaire Cassez se transforme en une opportunité, une «excuse», pour changer le système. Le projet déposé par Arturo Zaldivar offre cette possibilité à la plus haute instance juridique du pays de montrer la voie. Dans les déclarations de ces juristes et intellectuels, il faut ainsi comprendre que si cette analyse est rejetée par la Cour suprême, les conséquences iront bien au de-là du sort de Florence Cassez.

Une bonne nouvelle!

la peine est très exagérée, de plus elle peut purger sa peine de prison en France, ce serait plus logique

affaire à suivre

Anastasia

Je suis sceptique, qu'a t'elle vraiment fait dans cette affaire, j'avais vu un reportage ou il y avait des témoignages accablants.

De toute façon, elle est impliquée, ce n'est pas clair cette affaire.

Pour savoir la vérité, la croire elle ou les personnes qui avaient été prise en otage?????

dans ses déclarations elle dit qu'elle n'est au courant de rien, pour moi ce n'est pas possible, elle était forcément au courant des agissements de son ami.
mais le mieux pour elle et ses parent surtout serait qu'elle purge sa peine en France

Anastasia

Qu'elle soit punie, mais c'est vrai que la peine est très exagérée.

résultat ce soir vers 18 heures !

Anastasia

Je n'y crois pas trop.

ça m'étonnerait aussi qu'il l'a libère !

Anastasia

Le président mexicain est opposé à une libération : peu de chance donc que cela aille dans ce sens.

Et bien ce sera pas pour cette fois encore

Trois des cinq juges de la Cour suprême se sont prononcés contre une libération...

J'en étais sure !

Mais quatre des cinq ont admis que les droits de la défense n'avaient pas été respectés.

Il faut attendre l'échéance électorale de juillet pour que les choses puissent éventuellement évoluer.