Avalanche mortelle au Népal : 4 Français tués, 3 autres portés disparus

Dimanche à l'aube, une avalanche a balayé un camp de base occupé par environ 25 alpinistes, situé à 6800 mètres d'altitude, sur les pentes d'un sommet himalayen. Au moins quatre Français ont trouvé la mort et trois autres sont portés disparus.


Au moins quatre alpinistes Français sont morts et trois autres portés disparus dans une avalanche survenue tôt dimanche matin (samedi soir à Paris) sur l'un des sommets les plus dangereux du Népal, le Manaslu (8.163 m), huitième montagne la plus élevée au monde. «La plupart des personnes ayant trouvé la mort sont françaises», a annoncé le sherpa Ang Tshering, vice-président de l'Association des alpinistes du Népal, après s'être entretenu par téléphone satelllitaire avec des membres de l'expédition.


Parmi les morts figurent également «un ou deux Espagnols, un Italien, un Népalais et un Allemand», a-t-il ajouté.

Les autorités tentaient dimanche de déterminer le nombre d'alpinistes présents lors de l'accident, afin d'avoir un compte exact des victimes.

Selon une source au ministère français des Affaires étrangères, deux alpinistes français ont néanmoins pu être "évacués vers Katmandou". "Il y avait plusieurs groupes faisant l'ascension (du Manaslu), dont deux groupes français", selon la même source qui a refusé de confirmer la morts de ressortissants français dans l'avalanche.

Sept victimes françaises

D'après Christian Trommsdroff, vice-président du Syndicat national des guides de haute montagne, quatre Français figureraient parmi les victimes, et trois d'entre eux ont disparu, avec «peu d'espoir de les retrouver». Une information révélée par Europe 1 et également relayée par le Dauphiné Libéré. Selon le site du quotidien régional, Rémy Lecluse et Gregory Costa, qui voulaient descendre la montagne à skis et sans oxygène, figurent parmi les disparus, tout comme Ludovic Challéac, guide de la compagnie de Chamonix. D'après Associated Press, trois des rescapés transférés à l'hôpital seraient également des alpinistes français.

L'avalanche a frappé vers 4 heures du matin (heure locale) le camp de base numéro trois situé à 7000 mètres d'altitude, emportant un groupe de Français, Allemands et Italiens qui se préparaient à prendre leur petit-déjeuner.

Les rescapés attendent encore leur évacuation

«Quelque 25 alpinistes partis à l'assaut du sommet du Manaslu ont été pris dans l'avalanche. Pour le moment, 13 personnes ont été récupérées vivantes, dont cinq envoyées par avion sur Katmandou pour être soignées», a expliqué un responsable policier. Selon une source au ministère français des Affaires étrangères, deux alpinistes français ont été évacués la capitale népalaise. Des photos et une vidéo de l'agence de presse AP circulant sur certains sites d'actualité montrent deux alpinistes Français, Armand Manel et Claude Belmas, en chaise roulante ou dans une ambulance. Aucun lien formel ne peut être établi avec l'avalanche de la nuit passée, mais les deux alpinistes faisaient effectivement partie, avec Ludovic Challéac, d'une expédition franco-canado-suisse partie à l'assaut de ce sommet, une expédition à laquelle un blog est consacré.

Huit des rescapés sont en tout cas toujours au camp de base, en raison de la mauvaise visibilité et des conditions météo qui empêchent les hélicoptères de voler. Au moins deux appareils d'une compagnie privée avec une douzaine de secouristes ont été dépêchés sur place, d'après un journal népalais en ligne.

Laisser sa vie de telles conditions, c'est leurs passions mais au point de perdre la vie.

Bien triste en effet! J'ai lu aussi qu'un cardiologue québécois est porté disparu.

Triste nouvelle; c'est dramatique.

L'alpinisme est une passion dangeureuse...

Très dangereuse, et il y a beaucoup de français dans les décès et disparus.

Le Français Rémy Lécluse, 48 ans, fait partie des portés disparus après l'avalanche meurtrière au Népal. Sportif de haut niveau, guide de haute montagne à Chamonix, il était un des meilleurs experts au monde du ski de pente raide. Il avait ouvert de nombreuses voies dans les Alpes, les Andes et l'Himalaya. «Certains pensent que je suis un fou, disait ce passionné. Je skie là où les alpinistes rêvent de grimper…»

Même si les chances de le retrouver sont faibles après l'arrêt des recherches, ses proches s'obligent à garder espoir. Le groupe Dynastar, qu'il représentait comme ambassadeur pour les skis, aussi. «On continue tous d'y croire», témoigne une employée du groupe. Il était parti en expédition avec Glen Plake (rescapé, NDLR) et Gregory Costa (porté disparu, NDLR) pour une première, la descente en ski sans oxygène du Manaslu, 8156 mètres.

Ce skieur hors pair avait enchaîné plus de 500 descentes sur les pentes les plus raides du monde, réalisant 64 premières dans les Alpes, les Andes, le Haut-Atlas au Maroc, en Norvège, au Népal et en Inde. «Les pentes de 50 à 55 degrés qu'habituellement les alpinistes grimpent avec deux piolets, crampons et cordes, je les descends à ski, expliquait-il sur son site Internet. Ballet aérien, le ski extrême est pour moi l'une des disciplines les plus pures de l'alpinisme.»

Sur le site Epic TV, qui suivait leur expédition, Rémy Lécluse s'était inquiété des risques d'avalanche après les chutes de neige des jours précédents. «Le risque d'avalanche au-dessus de 6000 mètres est notre plus grosse préoccupation», s'inquiétait-il.

S'il ne le retrouve pas vivant, il a payé un lourd tribu à sa passion.
Un sport extrême et dangereux.
Il était expert mais rien n'empêche.