Je vais peut être faire bondir les bien-pensants, les raisonnables, mais bon, j'ose.
Faut ôser disait m'an parce qu'elle savait ma timidité.
À l'origine -la mienne du moins donc pour un citadin-
La Poste c'était la sécurité d'emploi, L'État-fonctionnaire (première motivation) et ensuite, ensuite seulement, un pis aller passqu'on avait pas de diplom' ou que les parents n'avaient pas d'idée précise, pas de piston pour autre chose. L'uniforme ? Bof, peut être mais fallait vraiment aimer le bleu foncé et la drôle de casquette ! Je dis "Le
Facteur" avec majuscule parce que celui-là était, sinon aimé, en tout cas c'était quelqu'un qu'on hésitait pas à faire entrer at home, quand on nichait au rez de chaussée, sinon on bavardait sur le pas de porte et le temps ne comptait pas, ni pour lui ni pour nous. Alors bien sûr, le courrier n'arrivait pas mieux qu'actuellement; non honnêtement je ne crois pas que la ponctualité fut meilleure, ne serait-ce qu'à cause des techniques aléatoires, essentiellement manuelles d'ailleurs. Le courrier se perdait ou arrivait...quand il arrivait. On râlait déjà
Mais il y a une chose qu'on regrette, c'est la notion de
service dans son sens générique. Et on ne peut dire que le
contact existe encore. Le vrai: "bonjour, comment ça va ? Tiens, à propos, je devrais envoyer ça comme ceci, ou comme ça, ou là bas, etc., je fais comment ?"
Tu peux toujours courir, coco, le livreur (moi je n'appelle plus ce service un facteur depuis longtemps car il est véhiculisé même pour les lettres) passe en coup de vent, il change sans arrêt de personne, a toutes les origines même les plus exotiques, donc t'es pas sûr de bien saisir son baratin si tant est qu'il en soit capable, et enfin, facteur n'est plus un MÉTIER, une
fonction utile, c'est un job comme un autre probablement aussi peu payé et certainement soumis aux même impondérables de la hiérarchie capitalisto-privée. Oui, ici La Poste et les Télécoms, même une partie des Chemins de Fer, sont privatisés depuis longtemps (quelle horrible expression non ?). L'État possède peut être encore de sparts mais pas la majorité. On a essuyé les plâtres avant vous, priez pauvres pêcheurs français vous pleurerez sous peu.
Paraît que l'État n'a plus assez de sous. Là non plus, on se demande vraiment qui peut en avoir dans ce cas ? Notez que ce n'est pas l'excuse des grèves à répétition qui servit de prétexte au lâchage officiel,
y en eût très très peu. Non, si La Poste d'antan n'était pas exemplaire la modernité ne l'a pas rendue plus performante et au final, côté humain, vous pouvez vous asseoir dessus, d'une fesse ou des deux, vous l'avez dans le baba et, détail qui vaut son pesant de frites, un envoi postal coûte plus d'un Euro; 40 balles belges pour une lettre, étonnez-vous que les gens ne savent plus écrire et se servent du GSM !
Le râleur de service.