Avec cette nouvelle famille d’hybrides, Sony donne une leçon de miniaturisation à ses concurrents. Caler un capteur APS-C dans un boîtier guère plus gros qu’un compact, il fallait oser !
Pour beaucoup, il y a un marché de renouvellement qui n’est pas encore devenu l’Eldorado que chacun espère. Celui du passage du compact vers un boîtier à optique interchangeable qui ne soit pas un reflex. Le succès des hybrides Micro 4/3 est encore modeste. Pourtant, les attentes sont là, mais nombre des modèles proposés ressemblent trop à un reflex ou ne manifestent pas une philosophie grand public suffisamment établie. C’est le constat effectué par Sony qui s’est mise dans la tête de sortir un hybride fondé sur quatre principes : capteur de reflex, optique interchangeable, taille d’un compact et simplicité d’usage.
Le résultat est NEX, comme New E-mount Experience. Une nouvelle famille qui s’inscrit dans la gamme Alpha, mais avec une nouvelle monture, E, et un tirage optique qui passe de 44,5 à 18 mm, expliquant la surprenante compacité du boîtier ! Mais des absences y contribuent : pas de visée électronique, de stabilisateur et de flash. Ce dernier (NG7) est cependant fourni sous la forme d’un mini boîtier externe, qui se glisse dans une griffe.
Pour le capteur, la nouvelle génération d’imageurs Exmor Cmos est mise à contribution, avec le suffixe HD signifiant qu’il peut sortir la vidéo. Full HD (1080i) sur le NEX-5 et HD (720p) pour le NEX-3. Chaque appareil intègre un micro stéréo qui ne captera pas le son de l’autofocus. Les premières optiques – pancake F2,8/16 mm (24 mm) et F3,5-5,6/18-55 mm (27-82,5 mm) — étant silencieuses précise Sony.
Bien que le NEX soit peu épais, il intègre un LCD de trois pouces, orientable verticalement, en définition VGA et au format 16/9. Sony l’a rendu plus lumineux 700 cd/m2 (il s’agit d’un mode spécifique destiné à la prise de vue en plein soleil) contre 450 pour un A-450 et lui a incorporé une couche de résine absorbant les reflets. Il affiche une interface inhabituelle, mélange de menus traditionnels comme on en trouve sur les compacts de la marque et de panneaux graphiques, usant d’icônes, de molettes virtuelles, de photos illustratives pour les modes scènes. Plus des cartouches d’aide et un véritable guide de la photographie. S’il y a une molette jouant aussi le rôle d’un pavé directionnel, deux touches banalisées activent la fonction mentionnée sur le LCD – un système auquel les utilisateurs de téléphones portables sont habitués.
Question réglages, on trouve d’un côté les modes Priorités, de l’autre la batterie habituelle de modes Scènes que complète Intelligent Auto, l’automatisme absolu. Sur le versant mise au point, c’est la mesure du contraste sur le capteur Exmor, répartie sur 25 zones couvrant toute la surface de l’image qui est de mise, complétée par la détection de visages. Le processeur BionZ, comme sur les reflex, est à la fête. Il se charge de réduire le bruit, et il aura du boulot quand la sensibilité culmine à 12 800 Iso. Il anime les techniques Sony que sont le Panorama par balayage, le DRO (Dynamic Range Optimizer) et un mode HDR plus pointu qu’auparavant. En effet, il travaille avec 3 photos, pour 6 IL d’écart, et autorise un réglage sur quatre niveaux.
Cet été, le NEX s’ouvrira à la 3D. Sans accessoires ni optiques spécifiques. Il faudra juste un téléviseur compatible 3D et des lunettes pour en profiter. Après mise à jour du firmware, la prise de vue sera similaire à celle d’un panorama, afin de saisir la scène sous deux angles différents, qui seront intégrés dans l’image stéréoscopique.
Incontestablement, Sony vient de frapper fort. Une fois l’émotion passée, au vu du minuscule boîtier, on en vient à se poser la question de savoir s’il fallait faire un appareil si petit, et se priver de stabilisateur… quand les optiques sont si grandes ! En tout cas, cela prouve qu’un système concurrent comme le Micro 4/3 va inévitablement évoluer et que la course aux pixels risque bien de se transformer en course au millimètre. À n’en pas douter, Olympus et Panasonic doivent se sentir piquées au vif d’avoir lancé le 4/3 (et le Micro 4/3) avec un capteur plus petit et de n’avoir pas su miniaturiser leurs appareils. La balle est dans leur camp et l’on imagine mal Canon et Nikon regarder le match en spectateurs passifs.
Tarifs
Pour l’instant, il n’y a pas encore d’offre en dehors des kits, pour acheter un boîtier seul.
NEX-5
600 € (avec 16 mm)
650 € (avec 18-55 mm)
750 € (avec 16 mm et 18-55 mm)
1 100 € (avec 18-200 mm)
Tarif NEX-3
500 € (avec 16 mm)
550 € (avec 15-55 mm)
650 € (avec 16 mm et 18-55 mm)