Les observateurs attendent de voir si les règlementations plus strictes décidées en Amérique du Nord inciteront les compagnies de croisières à réduire le nombre de leurs navires visitant les ports de la Colombie Britannique. Les coûts qu’engendreront les nouvelles normes ECA seront élevés.
John Binkley, président de « l'Alaska Cruise Association » s'est déclaré très préoccupé par les nouvelles règlementations ECA. Selon lui, les lignes de croisière s'attèlent actuellement sur leurs programmes pour 2012, la même année où ces nouvelles normes sur les carburants entreront en vigueur. L'utilisation de carburants à basse teneur en souffre engendrera 100 millions de dollars supplémentaires sur le coût des croisières en Alaska. La hausse des prix des réservations seront forcément ressenties par les croisiéristes visitant l'Alaska, transitant par le Canada, ou le quittant. Ces nouvelles règlementations impliqueront un surcoût de l'ordre de 100 dollars de plus par voyageur, pour une croisière de 7 jours.
Donna Spalding, directeur administratif du « North West and Canada Cruise Association » juge les normes trop agressives. Elle se demande si elles ne vont pas faire diminuer le nombre de visiteurs à bord des navires. C'est un problème critique pour le secteur de la croisière, a-t-elle souligné, étant donné qu'il reste à savoir si le carburant respectant les normes sera disponible et à quel prix. Cette année, le nombre de croisiéristes a déjà diminué d'environ 142 000 en raison de la taxe de 50 dollars réclamée par l'Alaska.
Les Etats-Unis et le Canada ont passé un accord dans le cadre de l'Organisation maritime internationale pour le contrôle des émissions nocives (ECA ou Emission Control Area). Un accord qui concerne les zones maritimes situées dans la limite de 322 km (200 miles) au large et sera effectif en été 2012. L'ECA définit notamment la teneur en souffre maximum acceptable dans les carburants utilisés en transport maritime. Selon les nouvelles directives, cette teneur en souffre sera limitée à 1 % en 2012, puis ramenée à 0,1 % en 2015. Les carburants maritimes actuels contiennent 4,5 % de souffre.
Donna Spalding de la « North West and Canada Cruise Association » fait remarquer que personne n'est contre l'amélioration de la qualité de l'air; son association est déjà en collaboration avec Transport Canada afin de trouver les meilleurs moyens pour atteindre cet objectif. Les compagnies de croisières pourront, par exemple, recourir à des technologies d'épuration ou à des alimentations de quai (ou prises de quai). Aujourd'hui, les navires au sein de la « North West and Canada Cruise Association » font déjà tout leur possible pour utiliser du carburant à faible teneur en souffre située entre 1,5 et 1,8 %. Pourtant, le carburant à faible teneur en souffre actuel (de 1,2 à 2 % de soufre) n'est pas toujours disponible.