Réouverture du plus grand temple de la Rome antique

Le plus grand temple de la Rome antique a rouvert au public jeudi après plus de vingt ans de travaux, en pleine tempête politique sur l'entretien des trésors artistiques italiens après l'effondrement de la Maison des gladiateurs à Pompei.

Le Temple de Vénus et Rome, construit sous l'empereur Hadrien au 2ème siècle (de 121 à 135), se situe au coeur du Forum romain, près du Colisée. De l'immense édifice d'origine, il ne reste que plusieurs dizaines de colonnes et les restes de deux absides à caissons de cet édifice à double entrée.

Le temple était déjà visible par les visiteurs du Forum mais son accès était fermé en raison des travaux. Jusque dans les années 1980, des voitures pouvaient même se garer au pied de ses colonnades.

«Nous restaurons pour Rome l'un des plus importants symboles du pouvoir et de la grandeur de l'Empire romain», a déclaré à l'AFP Claudia Del Monte, l'architecte en charge de restauration lors de l'ouverture du temple.

Le travail de restauration a porté notamment sur le pavement du temple de Rome, la mise en valeur des caissons noircis par la pollution et le nettoyage d'un égout situé à proximité.

Erigé sur les ruines de la Domus Aurea - la villa de l'empereur Neron-, ce temple comportait deux parties accolées dos à dos: le temple de Vénus, déesse de l'amour et ancêtre mythique des Romains, et celui de Roma aeterna (Rome éternelle), déesse de la ville.

Bien que fermé au public, ce temple est utilisé depuis le pape Jean Paul II comme scène des cérémonies du Vendredi saint.

Mme Del Monte a expliqué que certains aspects de la restauration n'auraient pas été nécessaires s'il avait été pris plus grand soin du site.

«Les Italiens doivent être conscients de leur patrimoine et cesser de le maltraiter», a-t-elle dit.

Cette réouverture au public intervient alors que le ministre de la Culture italien Sandro Bondi est menacé d'un vote de censure pour ses responsabilités dans l'effondrement de la Maison des gladiateurs samedi sur le site archéologique de Pompéi, près de Naples (sud).

M. Bondi, un fidèle de Silvio Berlusconi, s'est vivement défendu en rejetant toute responsabilité.