Au moins trois personnes sont mortes en Belgique, victimes des très fortes pluies qui se sont abattues sur le pays depuis vendredi soir, causant inondations et coulées de boues.
Les deux premiers décès sont intervenus dans la nuit de samedi à dimanche, dans un village proche de la frontière française, Solre-Saint-Géry (province du Hainaut), selon l’agence Belga.
La rivière qui le traverse, la Hante, est sortie de son lit.
Une femme de 72 ans n’a pas réussi à sortir d’une voiture immobilisée en raison de la montée des eaux. Le corps d’un autre habitant, probablement emporté par les flots alors qu’il se déplaçait à pied, a également été retrouvé.
Dimanche après-midi, les pompiers ont repêché un troisième corps à Lessines, une commune également située dans la province du Hainaut et où c’est une autre rivière, la Dendre, qui est en crue. Une seconde personne y est toujours portée disparue.
Les pluies semblaient se calmer dimanche après-midi, mais elles ont été très abondantes depuis vendredi soir, faisant grimper le niveau des cours d’eau.
Les inondations et coulées de boue ont bloqué de nombreuses routes et rendu nécessaires des évacuations, parfois en barque. Il s’agissait le plus souvent d’habitations particulières mais dans un cas plus spectaculaire il a fallu évacuer l’ensemble d’un hôpital à Tubize (centre).
La région de Flandre orientale (nord) a levé dans l’après-midi son plan catastrophe provincial. Elle avait été la première région à l’activer samedi.
D’autres plans restaient en revanche actifs dans le Brabant flamand et le Brabant wallon (centre) ainsi que par la capitale, Bruxelles. Et le porte-parole du centre national de crise n’excluait pas que la situation évolue et que d’autres régions déclenchent à leur tour des plans d’urgence.
Certains cours d’eau restent en effet à des niveaux préoccupants.
Dans la capitale, les principaux problèmes sont dus au canal allant jusqu’à la ville de Charleroi (Wallonie, sud), et qui a débordé à plusieurs endroits.
En proche périphérie bruxelloise, la rupture d’une digue de ce canal dans l’après-midi a obligé à évacuer en urgence les habitants de 230 maisons à Leeuw-Saint-Pierre, et le groupe pharmaceutique UCB a dû mettre à l’arrêt une usine inondée.
La circulation des trains entre Bruxelles et la ville voisine de Hal avait par ailleurs été interrompue provisoirement dans la matinée, perturbant aussi le trafic international Thalys et Eurostar.
Une autre ligne de chemin de fer, entre Namur et Dinant en Wallonie, reste en revanche fermée depuis samedi, après une coulée de boue qui a emmené des arbres sur son passage et terminé sa course sur la voie.
L’armée a par endroits été appelée à la rescousse, avec une centaine de militaires mobilisés, essentiellement en Flandre.
Le Premier ministre belge Yves Leterme a estimé dimanche matin sur la télévision néerlandophone VRT qu’il n’était pas nécessaire pour l’instant de déployer un plan catastrophe national. D’après lui, la situation est suivie de près et sous contrôle.
Sa ministre de l’Intérieur, Annemie Turtelboom, envisage en revanche une reconnaissance des inondations en tant que catastrophe naturelle. Cela nécessite la chute de 30 litres d’eau par mètre carré en une heure ou 60 litres en 24 heures, des conditions qui semblent avoir été réunies ce week-end.