L’attrait des croisiéristes pour Mayotte a nettement diminué en 2009 avec moins de 1000 voyageurs enregistrés. Le CDTM veut redorer l’image de l’île, grâce notamment à un programme poussant Mayotte à devenir l’escale croisière de l’Océan Indien.
Le CDTM veut redorer l'image de Mayotte en tant que port d'escale
Alors qu'en 2007-2008, Mayotte s'affirmait comme escale de croisière de l'Océan Indien avec en moyenne 11 000 croisiéristes enregistrés par an, les navires de croisière ont pratiquement abandonné l'île en 2009 en débarquant moins de 1 000 voyageurs. Face à ce constat assez alarmant, le Comité du tourisme de Mayotte (CDTM) a annoncé son ambition de redorer les mérites de l'île pour le marché des croisières afin qu'elle en récupère une part. Le comité veut que l'île soit l'escale environnementale de l'Océan Indien, la découverte d'une île authentique aux racines africaines et les rencontres étant ses principaux fers de lance.
Si les compagnies de croisière ont délaissé Mayotte après 2008, plusieurs raisons peuvent être citées, mais ce qui péchait réellement sur l'île jusque-là était les infrastructures d'accueil. En effet, l'absence d'éléments signifiant l'authenticité et la beauté d'une île tropicale déchantent quelque peu les croisiéristes lors de leur escale. Les voyageurs débarquent par exemple sur un parking dépourvu d'ombre, alors qu'ils peuvent espérer rencontrer dès leur arrivée une végétation luxuriante, des fleurs de toutes les couleurs, des cocotiers, etc. Certes, Mayotte renferme tous ces atouts tant recherchés par les voyageurs, mais leur découverte requiert du temps, ce que les croisiéristes en escale n'ont pas.
En mars dernier, le CDTM a entériné un plan visant à attirer davantage de croisiéristes sur l'île. Ce plan est important puisque la croisière devrait également être une source financière pour Mayotte en tant que port d'escale. En l'occurrence, selon les dires du directeur de CDTM, Christophe Gravier, un croisiériste dépense en moyenne 90 euros par jour, dont 78 % de la somme est dépensée en restauration et en shopping. Or, les opportunités pour les touristes d'effectuer des achats ne sont pas encore assez nombreuses, la destination n'ayant pas la notoriété nécessaire et les produits d'artisanat n'y sont pas valorisés ou trop chers.
Pour séduire les compagnies de croisières et les touristes, le comité veut organiser la circulation des flux des passagers à terre, sur le front de mer et assurer la sécurité des croisiéristes lors de leur visite. Les conditions d'accueil, d'information et d'orientation des voyageurs seront également optimisées. Les touristes seront en l'occurrence accueillis, dès leur arrivée sur un ponton fleuri, par des danses folkloriques. Ils visiteront ensuite le bateau de la tortue, la pointe Mahabou, les 3 baobabs, les plages de Trévani, etc. Dans tous les cas, le comité a pu tester son programme le 10 décembre dernier avec l'amarrage du paquebot Colombus emmenant à son bord 267 passagers et 176 membres d'équipage.