L'industrie du transport aérien s'insurge. La Fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam) explique que l'Assemblée Nationale "a adopté, sans discussion, un amendement du gouvernement présenté en fin d’examen de la loi de finances rectificative pour 2010, relevant massivement les tarifs de la taxe d’aéroport, destinée à financer les missions régaliennes de l’Etat, principalement les services de sécurité et les mesures de sûreté".
De fait, les charges aéronautiques vont augmenter plus vite que l’inflation et surtout "plus vite que le trafic aérien, qui n’a pas retrouvé le niveau d’avant 2008". Pour la seule taxe d’aéroport sur Orly et CDG, l’augmentation est de 15%, alors que l’inflation devrait ressortir à 1,5% en 2010. Pour la Fédération nationale de l'aviation marchande, ces augmentations, "à la charge des clients aériens, impactent directement le prix du billet d’avion" et pénalisent lourdement les compagnies aériennes. Ce, au moment où le secteur tente de sortir d’une crise économique majeure, et d’une année 2010 marquée par l’éruption du volcan islandais, les mouvements sur la réforme des retraites et les grèves dans le contrôle aérien.
Concrètement, cet amendement porte cette taxe, perçue sur le passager aérien, de 10 euros à 11,5euros sur les aéroports de classe 1 (ADP) et de 11,5 euros à 12 euros sur les aéroports de classe 3. Pour mémoire, la Fnam rappelle que les charges aéronautiques "qui impactent directement le prix du billet d’avion" ont augmenté de plus de 90% en 10 ans alors que sur la même période le trafic passager a progressé de 21,5% et l’inflation de 17,3%.