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 Avignon et ses trésors cachés

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AuteurMessage
Arawak
Administrateur
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Arawak


Localisation : Doornik (Belgikistan)

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MessageSujet: Avignon et ses trésors cachés   Avignon et ses trésors cachés Icon_minitimeJeu 6 Jan - 10:41

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Focalisés sur le palais des Papes et le Festival, les visiteurs passent souvent à côté des merveilles de cette ville secrète.

On l'appelle la livrée Ceccano. Avec ses salles immenses, ses fresques datant du Moyen Age, ses hauts plafonds aux poutres peintes de motifs héraldiques, la bibliothèque municipale d'Avignon, installée dans un des multiples palais médiévaux de la ville, compte parmi les plus belles de France. Et pourtant, qui connaît cette merveille blottie au détour d'une rue des plus banales? A Avignon, les livrées cardinalices sont ces fameux palais édifiés au début du XIVe siècle par les cardinaux, au temps où les papes avaient choisi de quitter Rome pour la France. Le plan de ces palais est immuable: une cour intérieure, une tour, des bâtiments autour. Et si les Avignonnais de souche en devinent les traces derrière chaque pan de mur, les touristes, eux, passent souvent à côté des trésors secrets d'une cité à la fois très courue et mal connue. Des richesses qui n'ont rien d'étonnant quand on songe que l'actuelle préfecture du Vaucluse fut, au xive siècle, la capitale spirituelle, politique et artistique de la chrétienté. Une nouvelle Rome. L'autre Rome !

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Lorsqu'en 1309 Clément V prend ses quartiers dans le couvent des Dominicains d'Avignon, nul ne peut imaginer, en un temps où la cour pontificale est volontiers itinérante, que la papauté s'installera ici durant près d'un siècle. Rome étant en proie à une guerre intestine, le nouveau chef de l'Eglise -un Français, comme tous les papes qui se succéderont à Avignon, jusqu'à ce que les Italiens récupèrent le pouvoir!- prend tout naturellement ses quartiers de ce côté-ci des Alpes. Et se fixe dans cette modeste cité de 5 000 habitants, dotée du premier pont de pierre jeté sur le Rhône, qui voisine des terres pontificales du Comtat Venaissin.

Jean XXII, son successeur, choisit de rester dans la ville dont il fut l'évêque et acquiert des quartiers entiers d'Avignon qu'il met à la disposition de ses cardinaux afin qu'ils y bâtissent leurs livrées. Lui-même élit domicile dans son ancien palais épiscopal et sédentarise une fois pour toutes la cour pontificale en Provence. Pour cela, il décide de faire édifier ce qu'on appelle le palais vieux, dont la construction s'étendra de 1335 à 1342. Avec l'ajout du palais neuf, que l'on devra plus tard à Clément VI, l'ensemble forme encore aujourd'hui le plus grand palais gothique civil d'Europe. Le déménagement en France des archives du Saint-Siège entérine la défaite de Rome. Et la gloire d'Avignon.

Une ancienne capitale pontificale à découvrir

Pour tout visiteur éclairé, le jeu consiste donc à retrouver dans la cité moderne les vestiges de l'ancienne capitale de la chrétienté, alors traversée par de nombreux canaux. Il ne faut pas hésiter à lever le nez, à pousser les portes, à musarder dans les jardins. C'est ainsi que l'on tombe, par exemple, sur cette fameuse livrée Ceccano. Ou qu'en allant boire un verre à la Mirande, l'un des plus beaux hôtels d'Avignon, niché derrière le palais des Papes, on découvre le puits et les cuisines d'une autre livrée du XIVe siècle. Sur la place du palais des Papes, le musée du Petit Palais, ancienne demeure épiscopale, témoigne aussi du génie de l'époque, tant par son architecture que pour ses oeuvres souvent ignorées de l'art avignonnais au Moyen Age. Sans parler de sa collection de primitifs italiens -l'une des plus riches hors de la péninsule! Même le beffroi de la mairie laisse imaginer, depuis la place de l'Horloge, à quoi pouvait ressembler jadis la cité hérissée de tours cardinalices et de clochers tintinnabulants.

Mais le principal témoin de l'Avignon pontifical reste bien sûr le palais des Papes. A première vue, ce colosse de pierre blanche peut sembler sans âme. S'il a été vidé de son mobilier puis dépouillé d'une bonne partie de ses fresques par les incendies et les voleurs de tout poil, il faut l'imaginer comme l'une des plus fabuleuses demeures de son temps, avec ses meubles rares, ses murs peints, ses sols colorés, ses tapis précieux, sa vaisselle rare. Un coffre de pierre sous un soleil de plomb. Le joyau de cette fameuse "révolution avignonnaise" qui devait marquer un virage majeur dans l'histoire de la chrétienté et préfigurer la Renaissance.

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Du jour où le pape et son conclave se sédentarisent, l'administration pontificale gagne en puissance. Dans les niches secrètes pratiquées au sol de la salle du trésor bas, que l'on peut encore voir aujourd'hui, sont cachées les milliers de monnaies d'or des impôts récoltés dans tout l'Occident chrétien. Et, bien sûr, les titres de propriétés de l'Eglise, ses manuscrits précieux, ses livres de comptes, ses sceaux, ses objets liturgiques d'or et d'argent. Seuls le pape et deux de ses proches ont accès à ce saint des saints.

Symbole du pouvoir pontifical, le palais des Papes se veut le miroir de cette puissance. Un siècle avant que sonne l'heure de l'humanisme, déjà les papes d'Avignon attirent en Provence les plus fameux intellectuels et artistes d'Europe. Poètes, peintres, musiciens, orfèvres, maîtres verriers, architectes convergent d'Italie, de Catalogne, d'Ile-de-France ou des Flandres vers Avignon. Là, ils sont libres d'exercer leur créativité dans une ferveur cosmopolite qui dessine les premiers contours d'un monde à venir.

Aux murs, de surréalistes lapins blancs bondissant dans les airs

On peut lire cette effervescence sur les fresques du palais qui ont pu être sauvées et semblent comme une répétition générale avant la chapelle Sixtine. Dans la chambre du cerf se côtoient l'art statique des peintures médiévales françaises et les oeuvres d'artistes italiens qui introduisent déjà la troisième dimension -autant dire la vie!- avec de surréalistes lapins blancs bondissant dans les airs. Ou bien cette louve rappelant que Rome se trouve où le pape a choisi d'élire domicile.

Dans la chapelle Saint-Martial -où l'on dit que le saint est représenté sous les traits de Clément VI- les scènes peintes par Matteo Giovannetti témoignent, comme dans un livre d'images, de ce que pouvait être la vie à la cour des papes d'Avignon. Dommage que cette pièce capitale du palais, dont la restauration a été interrompue, ne soit toujours pas rendue au public, car elle recèle des trésors! On assiste, dans la chapelle Saint-Jean, à l'un de ces banquets d'apparat où, souvent, à l'intérieur des saucières, étaient glissées pierres précieuses ou perles que gardaient en présent ceux qui avaient eu la bonne fortune de se les voir servies dans leur assiette. Au haut bout de la tablée, le pape trônait seul sur une estrade, où les rois invités, un degré plus bas, lui servaient eux-mêmes son premier plat. Auparavant, on avait pris soin d'agiter au-dessus des mets et des volailles décorées à la feuille d'or la fameuse proba, cette pièce d'orfèvrerie en corail représentant un arbre aux branches duquel pendaient des silex, des dents de narval et autres fossiles. Ces grigris étaient censés s'agiter en présence d'un éventuel poison. On trouve d'ailleurs dans la salle du grand tinel la reproduction d'une proba.

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La chapelle Saint-Jean, si on l'observe attentivement, est aussi le témoin de la révolution artistique en cours. Comme les hommes préhistoriques dans l'art pariétal, puis les maîtres de la Renaissance, l'artiste a exploité tous les reliefs de la salle -arêtes d'ogives ou encoignures de fenêtres- pour donner une autre dimension à son oeuvre.

Lorsqu'au tout début du XVe siècle les papes -désormais italiens!- s'en retournent à Rome, la Renaissance va pouvoir éclore. Et Avignon sombrer dans un lancinant oubli. Depuis, le palais des Papes, transformé en légation, en prison ou en caserne, puis rendu au public, a certes été malmené, mais ses murs ont la mémoire têtue. Vieux de quelques siècles ou de quelques jours, leurs innombrables graffitis témoignent de la fascination que cette demeure n'a cessé d'exercer sur ses visiteurs. On y trouve pêle-mêle un autographe de Mérimée, un superbe bateau dessiné par un soldat anonyme ou même un architecte en chef des monuments historiques représenté une tour Eiffel sous le bras. Partir à leur recherche est la meilleure manière de redécouvrir ce palais de tous les rêves.
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