Le phénomène est partout le même. Les quartiers les plus pauvres et les plus délabrés des grandes villes finissent tous par devenir un jour des quartiers hyper-branchés.
À Bruxelles, les stylistes issus des grandes écoles bruxelloises ont pris possession du plus ancien quartier de la capitale. La rue Daensaert et la place Saint-Géry ont émergé après un demi-siècle de déclin. Bienvenue dans le quartier branché de la mode.
C'est à Saint-Géry que l'on trouve le plus grand nombre de designers au mètre carré. Les stylistes les plus osés y ont pignon sur rue. Et la diversité est à l'honneur.
Boutiques de bijoux et d'accessoires, petites boutiques alternatives, conceptstores, boutiques de mode équitable côtoient les friperies et les boutiques contemporaines. On y trouvera Le comptoir des cotonniers français, la boutique de Marianne Timperman qui offre ses créations de bijoux en argent, la lingerie de Carine Gilson, la boutique de la designer Annemie Verbeke, l'opticien Hoet, les vêtements de mariage de Johanne Riss qui a installé sa boutique dans un ancien entrepôt de bananes...
«Avant, c'était un quartier délabré, fait remarquer Albert, mon guide flamand, mais aujourd'hui les prix des marchandises n'ont pas de limite.» Dans plusieurs boutiques, il faut activer la sonnette pour pouvoir entrer. Mais le luxe côtoie encore la pauvreté. «Car à 500 mètres, de l'autre côté du canal, souligne Albert, se trouve un quartier défavorisé.»
Manneken Pis caninLes cafés et les terrasses de Saint-Géry sont très animés. Les magnifiques halles de Saint-Géry, qui étaient autrefois un marché couvert, ont été restaurées. Elles accueillent aujourd'hui un espace multifonctionnel avec au milieu une fontaine pyramidale. Dans le quartier, on croise aussi un petit chien de bronze qui lève la patte au coin d'une rue : petit chien qui n'est pas sans rappeler le fameux Manneken Pis, symbole de Bruxelles.
Le quartier Dansaert se trouve à proximité de l'ancien port de Bruxelles. Derrière l'église Sainte-Catherine, deux grands bassins d'eau rappellent l'ancienne vocation de l'endroit : le marché de poissons. Les bassins sont bordés par la rue du quai des Briques et du quai au Bois-à-Brûler, où s'alignent plusieurs restaurants de poissons.
«C'est ici qu'on mange le poisson le plus frais en ville», me dit Albert, mon guide.
Comme Bruxelles est une ville qui se marche facilement, on se rend ensuite aux galeries royales Saint-Hubert, l'un des passages couverts les plus prestigieux, non loin de la Grand-Place.
On peut y trouver magasins de design, joailliers de luxe, boutiques d'accessoires et les plus beaux sacs de cuir signés Delvaux. S'y trouvent également une superbe librairie et une chocolaterie...
ChocolatiersDans le quartier Saint-Jacques, à deux pas de la Grand-Place, on visite le Musée du costume et de la dentelle, qui présente une importante collection de dentelles anciennes. C'est le quartier des restos branchés, bars gais et du célèbre Manneken Pis.
Dans le quartier du Sablon, les grandes enseignes de la mode côtoient les galeristes renommés et les joailliers. Et on fait nécessairement un détour chez les grands maîtres chocolatiers belges : Marcolini, Godiva, Neuhaus... Le quartier des Marolles, autrefois quartier de famine et de misère, plaira aux amateurs d'antiquités et de marchés aux puces.
Enfin, le haut de la ville de Bruxelles est également un lieu de shopping haut de gamme. L'avenue Louise et le boulevard Waterloo sont en quelque sorte les Champs Élysées de la Belgique. Les grandes maisons telles Gucci, Dior, Chanel, Hermès, Yves Saint-Laurent côtoient les créateurs bruxellois tels Olivier Strelli et Delvaux.