Amazonie : manifestation internationale contre le barrage de Belo Monte

Des milliers de personnes ont manifesté lundi 22 août dans plusieurs villes du monde. L'enjeu : faire stopper la construction du géant barrage de Belo Monte sur le fleuve Xingu, en Amazonie brésilienne.

Le barrage détruirait une partie importante du territoire indien dont dépend leur survie. Plusieurs groupes indiens vivent dans la région. Certains sont extrêmement isolés et d'autant plus vulnérables.

Malgré une opposition massive des populations locales à ce projet, la construction du barrage a déjà débuté. La manifestation fait suite à ce démarrage, et reflète l'indignation générale de la population mondiale.

Des ONG brésiliennes ont interpellé la présidente Dilma Rousseff, l'exhortant à stopper la construction de ce barrage destructeur. Elles sont relayées par des mouvements de protestation dans plus d'une quinzaine de pays, notamment en France, en Australie, au Canada, en Iran, au Mexique, en Turquie et aux Etats-Unis.

Survival International a exprimé son soutien aux Indiens affectés par la construction du barrage en remettant aux ambassades du Brésil à Berlin, Londres, Paris et Madrid une lettre de protestation destinée aux plus hautes autorités brésiliennes.

La porte-paroles des Juruna, Sheyla Juruna, a récemment déclaré que les Indiens 'ne s'opposent pas systématiquement au développement... mais qu'il y a d'autres façons de produire de l'énergie... Le fleuve, c'est chez nous… Si le gouvernement ne change pas d'avis à propos de Belo Monte, ce sera la guerre'.

Les Indiens kayapo vivant dans la région ont quant à eux averti que si on s'évertuait toutefois à construire le barrage, le Xingu pourrait devenir une 'rivière de sang'.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd'hui : 'Le soutien international pour les Indiens du Xingu est plus que réconfortant – si seulement leur propre gouvernement pouvait manifester autant de sollicitude! La banque brésilienne de développement ne devrait pas financer des projets qui bafouent les droits fondamentaux des Indiens à leurs terres et à leurs ressources'.