Lyon. Ville d'eau, traversée par deux fleuves, la Saône et le Rhône. Certains disent qu'il y en a un troisième qui coule rouge, le Beaujolais. Ville d'histoire fondée par les Romains, ancienne capitale de la Gaule, elle a su à travers les siècles enrichir son patrimoine, sans détruire le passé. Tant mieux pour le visiteur qui se promène dans ce musée à ciel ouvert. Tournée vers les arts, Lyon est aussi une ville moderne. Une ville où il fait bon vivre.
Vous n'aurez donc pas trop d'une semaine pour apprendre à la connaître. Nous avons commencé par Fourvière, baptisée «la colline qui prie», d'où la vue est imprenable. Juste à côté de l'immense basilique, point de repère visible de partout, se trouve un belvédère doté d'un tableau qui permet d'identifier les principaux édifices. Plus loin sur la gauche, s'élève la Croix-Rousse, «la colline qui travaille», ainsi nommée pour désigner les ouvriers de la soie, une industrie qui a fait la renommée de Lyon, tant pour la finesse du tissu que pour les luttes durement réprimées des travailleurs. Là aussi une visite s'impose. La Maison des Canuts nous apprendra tout ce qu'il faut savoir sur le métier à tisser, dont celui qu'inventa Jacquard. Difficile de quitter les lieux sans l'achat d'un foulard ou d'une écharpe.
Mais nous étions à Fourvière, là où est née Lyon en 43 av. J.-C. De cette époque, on conserve un magnifique amphithéâtre qui pouvait accueillir 10 000 personnes et, juste à côté, un odéon réservé aux concerts, récitals de musique. L'acoustique est exceptionnelle. On circule entre les estrades, éblouis. Le Musée gallo-romain, adjacent au site, restitue le passé de Lugdunum, ancien nom de Lyon, de façon magistrale.
Le Vieux-LyonQuittons ces hauteurs pour aller vers la vieille ville et son quartier Renaissance. On peut le faire à pied, par côtes ou l'un des nombreux escaliers. Mais le plus rapide est d'emprunter le funiculaire, que les Lyonnais appellent la ficelle.
Le temps de le dire, vous marchez sur les pavés moyenâgeux des rues du Boeuf et Saint-Jean, parmi les touristes. Les arrêts sont fréquents pour admirer les maisons joliment restaurées que caractérise leur revêtement ocre. Vous en profiterez pour découvrir les traboules, ces passages secrets entre les maisons qui communiquent d'une rue à l'autre. Les résistants les ont beaucoup utilisées pour se cacher, dit-on, durant la guerre de 1939-1945.
Quelques pas encore, et nous voici sur les quais de la Saône, que vous traversez pour vous rendre à place Bellecour, le coeur de Lyon. De là part Le grand tour, une excursion en bus qui présente les principaux points d'intérêt. Par exemple le théâtre des Célestins, le deuxième plus important de France après la Comédie française, et l'Opéra, qui marie avec succès l'ancien et le moderne. Vous aimerez ensuite pénétrer dans le Musée des beaux-arts, qui occupe une abbaye érigée au XVIIe siècle. On y accède par une cour intérieure remplie de fleurs et de sculptures, dont un Rodin, l'Ombre. C'est une aire de repos avec des bancs pour lire. On peut même y apporter son lunch.
Les murs peintsPour plus de confort, et vous en mettre plein la vue, j'opterais pour la terrasse du bar festif La Pêcherie, 1, rue de la Platière, face à l'immense fresque La bibliothèque de la cité. Parmi les quelque 150 murs peints qui égaient le paysage, c'est l'un des plus remarquables, avec celui des Lyonnais (qui a d'ailleurs inspiré notre mur des Québécois, dans le quartier Petit-Champlain).
Une fois rassasié, vous continuerez la promenade, cette fois rue de la République, large voie piétonne bordée de commerces. Si l'envie vous prend de pousser plus loin l'aventure, vers la Part-Dieu, centre des affaires, ou l'ultramoderne Confluence, n'hésitez pas à utiliser les services de transport en commun. Métro, tramway, trolleybus, autobus, rien ne manque. Pas même la bicyclette. Le système de location Vélo'v dispose de 343 stations. Amusez-vous bien.
L'eau à la boucheLa gastronomie a fait la réputation de Lyon. Avec raison. Goûtez les quenelles de brochet du café-restaurant du Soleil, légères, moelleuses, vous n'en douterez pas.
Faites l'expérience d'un repas au bouchon Les Adrets, et vous aurez longtemps en bouche le goût à la fois piquant et rafraîchissant du granité à la pastèque et piment d'Espelette.
Qu'est-ce qu'un bouchon? Un bistrot où on sert la cuisine traditionnelle. Attention! Tous ne sont pas à la hauteur des attentes. Le mieux est de s'informer auprès d'un résidant, qui connaît les bonnes adresses. Ainsi vous pourrez, en toute confiance, déguster sans vous ruiner l'onctueux gâteau de foie de volaille ou la cervelle de canut, qui n'est pas de la cervelle, mais un fromage blanc auquel on a ajouté de la crème, de l'ail et des fines herbes.
Comme accompagnement s'impose le pot lyonnais, une bouteille en verre à fond épais dont le contenu en vin se limite à 46 cl.
Si vos moyens vous le permettent, peut-être vous laisserez-vous tenter par la cuisine des grands chefs. Nicolas Le Bec a son resto dans le quartier Confluence. Moins cher le midi. Plus loin, à Roanne, trône Les TroisGros.
Sans oublier Paul Bocuse, qui a donné son nom aux halles de Lyon. À voir absolument. Pour le plaisir de l'oeil et, pourquoi pas aussi, des papilles. On y enseigne l'art culinaire.