Depuis juin 2011, la plage Lumière à la Ciotat est officiellement devenue la première «plage sans tabac». Et étant donné le monde qui s'y trouve dès la fin de matinée, il semblerait que cette mesure plaise au plus grand nombre. C'est du moins ce que confirme une enquête de TripAdvisor, qui affirme que la majorité des Français souhaiterait que toutes les villes prennent exemple sur elle.
Les partisans de cette interdiction ont plus d'un argument pour tenter de faire des côtes françaises un «littoral sans tabac». Le fait de retrouver des mégots de part et d'autre de leurs serviettes agace considérablement les estivants. Quitter la pollution urbaine pour un cendrier grandeur nature n'est effectivement pas ce que recherchent les vacanciers en posant leurs semaines de congés payés. D'après le sondage, le jet de déchets se trouve en première position des comportements les plus irritants sur la plage. Mais en plus d'être agaçante pour les plagistes, la présence de mégots le long des plages est aussi nocive pour les espèces végétales et animales se trouvant dans les fonds marins. Les océanographes du douzième symposium international sur les récifs coralliens, réputé comme le plus grand et le plus important rassemblement sur le sujet, se tenant en Australie du 9 au 13 juillet 2012, ont d'ailleurs lancé un appel sur la disparition des coraux. La fin des mégots sur la plage ne règlera évidemment pas à lui seul ce «problème capital pour l'humanité» mais ce sera toujours un pas de plus vers un océan propre.
Certains défenseurs de cette mesure mettent ensuite en avant le tabagisme passif que subissent les non-fumeurs. La consommation de tabac, responsable de 600 000 morts à travers le monde par an, dont 66 000 en France, a en effet des conséquences sur l'entourage des fumeurs. Tous les ans, 3 000 Français meurent en respirant les fumées des autres. Alors une pause, au moins sur la plage ne pourrait leur faire que du bien.
Cependant, d'autres, fumeurs ou non, s'insurgent au contraire contre cette nouvelle contrainte qui réduit, une fois encore, leur liberté d'action. Après l'entrée en vigueur de l'interdiction de fumer «dans tous les lieux fermés et couverts qui accueillent du public ou qui constituent des lieux de travail» ainsi que «dans les moyens de transports collectifs», ils craignent ne pouvoir bientôt fumer plus que chez eux. Au vu du débat ayant eu lieu en 2008, tout laisse à penser que la route qui mènera à l'interdiction totale de fumer sur les plages sera parsemée d'embûches. Au même titre que les petits espaces clos réservés aux fumeurs dans les cafés, des zones réservées aux accros à la nicotine pourraient être mises en place. C'est du moins ce qu'espèrent 34 % des Français, d'après l'étude menée par TripAdvisor.
Mais avec ces interdictions de plus en plus récurrentes, la dernière hausse du prix du paquet de cigarettes et celle prévue au mois de septembre, les Français semblent avoir trouvé la solution. Depuis octobre 2011, les professionnels de la filière ont enregistré une baisse constante des ventes de cigarettes.
En attendant, d'autres villes, comme celle d'Antibes, ont préféré avoir recours à la prévention plutôt qu'à la sanction en distribuant des cendriers portables. Une méthode qui permettra sans doute, pour le moment, d'apaiser les défenseurs de l'environnement, tout en laissant leur liberté aux fumeurs.
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Mer 11 Juil - 8:31
