Vous ne saviez pas qui blâmer pour le temps pluvieux qui a sévi cet été dans le nord et le centre de l'Europe ? Des chercheurs britanniques de l'université de Reading tiennent peut-être le coupable. Selon les résultats de leurs travaux qui viennent d'être publiés dans la revue scientifique Nature Geoscience, les fluctuations de température de l'océan Atlantique nord seraient, au moins en partie, en cause. Or, celles-ci connaissent des cycles, comportant une période de réchauffement des eaux de surface et une période de refroidissement, sur une période totale d'environ 50 à 80 ans. Ce phénomène est appelé oscillation atlantique multidécennale (OAM ou AMO en anglais).
Ainsi, entre 1931 et 1960, l'océan Atlantique nord a connu une période chaude suivie d'une période froide jusqu'en 1990, où la tendance s'est de nouveau inversée. D'après Rowan Sutton et Buwen Dong, les périodes de réchauffement, telles que celle dans laquelle nous nous trouvons actuellement, seraient particulièrement propices à des étés pluvieux sur le nord et le centre de l'Europe et, au contraire, à une sécheresse estivale dans le sud du continent. De même, il favoriserait des printemps et des automnes plutôt doux et secs au nord, mais très arrosés au sud. Le tout à cause d'un jeu d'interactions complexe entre océan et atmosphère, dans lequel l'OAM jouerait un peu le rôle d'un chef d'orchestre, et qui aboutirait à une modification de la circulation et du positionnement du jet-stream, ce puissant courant d'air qui se déplace entre 6 et 15 kilomètres au-dessus de nos têtes.
Et là, mauvaise nouvelle ! Les eaux de surface de l'Atlantique nord ne montrent, pour l'instant, aucun signe de refroidissement laissant espérer une influence plus clémente pour les nordistes en 2013. Mais tout n'est sans doute pas si simple et, les cycles de l'OAM n'étant pas non plus réglés comme une pendule, un changement inopiné peut toujours arriver.