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 À Pékin, la triste fin d'une auberge symbole du renouveau capitaliste

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Arawak
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Arawak


Localisation : Doornik (Belgikistan)

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MessageSujet: À Pékin, la triste fin d'une auberge symbole du renouveau capitaliste   À Pékin, la triste fin d'une auberge symbole du renouveau capitaliste Icon_minitimeMar 4 Fév - 7:56

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Quand la Chine a lancé ses réformes d'ouverture économique il y a trente ans, les autorités ont célébré comme un modèle pour la nation un petit hôtel privé de Pékin, qui avait survécu à des décennies de nationalisation et planification.

Mais, dans un revers du destin, l'établissement familial vient de succomber aux forces de la Chine moderne, emporté par les bulldozers.

Le Tianyi Inn est censé avoir été le seul hôtel privé de la capitale pendant des décennies. Il n'a jamais fermé, même pendant les pires heures de la Révolution culturelle de Mao Tsé-toung, lorsque toute personne soupçonnée de «déviance» capitaliste était arrêtée, voire tuée.

Fin décembre, les promoteurs ont mis fin à son existence, dans un vaste projet de rénovation de quartier décrété par les autorités, au désespoir de ses propriétaires qui affirment ne pas avoir reçu de compensation et vivre désormais dans la peur.

«Jusqu'à la démolition, nous étions protégés par le gouvernement», raconte Qiao Shuzhi, 63 ans, le fils du fondateur de l'établissement. «Maintenant nous ne sommes plus en sécurité».

Son père, Qiao Tianmin, avait obtenu un permis spécial d'ouverture d'une activité commerciale en 1953 en récompense de ses services à la guérilla communiste avant son arrivée au pouvoir, lors du conflit contre le Japon.

«C'était un agriculteur qui n'avait fréquenté l'école que quelques mois. Il ne pouvait pas devenir cadre du parti. Ils l'ont donc autorisé à ouvrir un petit établissement», poursuit Qiao Shuzhi.

À ses débuts, l'hôtel n'avait qu'une seule pièce, avec un grand lit chauffé qui pouvait accueillir jusqu'à huit clients, souvent des paysans ou des ouvriers, venus chercher du travail à Pékin et qui ne payaient que quelques piécettes.

La famille Qiao n'a jamais fait fortune, mais le Tianyi Inn était une rareté dans la capitale, à une époque où quasiment tous les Chinois travaillaient dans des entreprises ou des fermes étatiques. Et où le Parti unique planifiait tous les aspects de l'économie.

L'âge d'or du Tianyi Inn

L'hôtel a même survécu à la décennie de la Révolution culturelle, lancée en 1966 par Mao Tsé-toung, qui traquait tous ceux soupçonnés d'activités «capitalistes», qui étaient battus voire tués.

«Que nous soyons restés ouverts (à cette période) est un miracle», déclare Qiao Shuzhi. Son père, mort en 1991, assurait qu'ils bénéficiaient d'une protection spéciale, accordée par l'ancien Premier ministre Zhou Enlai.

Après la mort de Mao en 1976, les autorités ont voulu relancer une économie mal en point et introduit les premières réformes de libéralisation. Le petit hôtel familial de l'ouest de Pékin fut alors cité en exemple d'entreprises privées que le pouvoir voulait soudainement voir prospérer.

Le Quotidien du peuple, le journal du Parti communiste, a publié en 1979 un grand article en première page consacré à l'auberge, sous le titre: «C'est une bonne chose que d'avoir plus d'établissements familiaux de ce type».

La même année, le Quotidien de Pékin, lui aussi communiste, écrivait: «Qu'il ait survécu aux calamités provoquées par Lin Biao (un ancien haut responsable tombé en disgrâce) et la Bande des Quatre est un miracle (...). Son existence est justifiée».

Les années 80 furent l'âge d'or du Tianyi Inn: la capitale attire migrants venus de la campagne et jeunes entrepreneurs qui cherchent à se loger quelques nuits à leur arrivée. Pour répondre à la demande, l'hôtel s'agrandit.

D'autres hôtels privés apparaissent à Pékin et la concurrence s'intensifie. Ces dernières années, l'établissement était surtout fréquenté par des personnes souvent pauvres, venues rendre visite à des proches soignés dans l'hôpital voisin.

En 2013, les autorités de la zone ont qualifié l'hôtel et son quartier de «village à l'intérieur de la ville». Une appellation qui désigne des endroits jugés vétustes, qui précède leur démolition et leur remplacement par des bâtiments modernes. Cela signifie aussi l'expulsion des habitants.

Fracassé par les bulldozers

De telles opérations sont fréquentes en Chine, où les habitants se plaignent souvent de ne pas être suffisamment compensés de la perte de leur logement ou de leur activité.

En 2011, le gouvernement a interdit toute violence lors des expulsions et ordonné que les habitants reçoivent un montant correspondant au prix du marché pour leur habitation. Mais les groupes de défense des droits de l'Homme affirment que cette réglementation est trop souvent ignorée.

Qiao Shuzhi a refusé de quitter les lieux. Mais un jour, de retour après une course en ville, il découvre son hôtel fracassé par les bulldozers. Ses affaires sont toujours à l'intérieur. Il est arrêté par un groupe de personnes qui le force au secret pendant une dizaine d'heures, dit-il.

«Notre auberge a été citée en exemple», proteste l'ex-hôtelier. «Notre maison n'aurait pas dû être détruite, et si elle l'est, qu'au moins on nous en construise une nouvelle!».

Le site n'est plus accessible et des habitants du quartier confirment que l'hôtel a été détruit. Les autorités locales n'ont pas souhaité répondre aux questions de l'AFP.

Qiao et son fils, Xuan, 33 ans, passent maintenant d'une pension de fortune à une autre, pour échapper à la police qui selon eux les surveille, alors qu'ils tentent d'alerter l'opinion publique sur leur situation.
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