Les 2.400 voyageurs qui sont restés bloqués dans le tunnel sous la Manche le 18 décembre vont enfin comprendre. C'est en effet vendredi que la commission d'enquête sur les pannes qui ont bloqué cinq trains Eurostar doit rendre ses conclusions et expliquer les dysfonctionnements qui ont frappé Eurostar au moment de Noël et bloqué 75.000 voyageurs.
Selon des indiscrétions obtenues par la lettre «Ville, rail et transports», les pannes ne seraient pas venues uniquement des chutes de neige exceptionnelles cette année, mais d'un dysfonctionnement dans la maintenance des trains. Tous les ans, à l'automne, les rames Eurostar subissent en effet ce que l'on appelle la «winterisation». Autrement «l'hivernage». Il s'agit en fait de placer des écrans pare-neige sur les trains, soit dans l'atelier du Landy en France où sont également entretenus des TGV de la SNCF, soit dans l'atelier de Temple Mills en banlieue londonienne. Ces protections doivent préserver les équipements électroniques de la neige et de toute infiltration d'eau, tout en permettant la circulation d'air. Au printemps, ces équipements sont démontés dans le cadre de la «summerisation».
Eurostar explique que ces changements sont délicats et qu'il faut être réactif notamment du fait de chutes de neiges parfois tardives au printemps ou précoces en automne. Mais selon les fiches de maintenance des rames Eurostar, la «winterisation» n'aurait pas été faite cette année entre septembre et novembre mais seulement en janvier après les incidents. En l'absence des dispositifs de protection, la neige amassée en grande quantité sur les rames a fondu dès l'entrée des Eurostar dans le tunnel sous la Manche et a entraîné des courts-circuits fatals aux moteurs des machines. Depuis les incidents, il a également été révélé que les rames de secours n'ont jamais pu venir à temps côté britannique du fait d'une grève des conducteurs anglais de l'Eurostar.