Bahreïn, touché à son tour par les manifestations

Bahreïn est en proie depuis deux jours à un mouvement de contestation calqué sur les modèles tunisien et égyptien. Cette petite nation insulaire est l'un des Etats les plus instables du golfe arabo-persique.

Plusieurs milliers de manifestants ont pris position mardi sur une grande place de la capitale de Bahreïn sur le modèle des mouvements de contestation en Tunisie et en Egypte. Des affrontements opposant les forces de sécurité aux manifestants depuis deux jours ont fait deux morts à Bahreïn. Plusieurs milliers de manifestants ont pris mardi le contrôle de la place de la Perle, dans le centre de la capitale Manama, pour exiger plus de libertés politiques et des réformes. Les manifestants ont rejoint la place, sans que les forces de l'ordre ne semblent intervenir.

Pareil pour la Lybie et pour l'Iran.

L'onde de choc née des révolutions égyptiennes et tunisiennes ne retombe pas dans le monde arabe.

Au Bahreïn, la situation s'est notamment brusquement durcie. L'armée a délogé au terme d'un violent assaut la centaine de manifestants qui campaient sur la Place de la Perle, dans le centre de la capitale Manama. Les forces anti-émeutes ont attaqué les protestataires sans sommation, à coups de gaz lacrymogènes mais également, selon l'opposition, de balles en caoutchouc et de balles à fragmentation. Trois manifestants ont été tuées et 95 personnes auraient été blessées selon l'opposition. Les manifestants occupaient depuis mardi la Place de la Perle, renommé place Tahrir en hommage à celle du Caire, après la mort de deux jeunes chiites lors de la dispersion d'une première manifestation lundi dans ce petit royaume du Golfe, gouverné par une dynastie sunnite, alors que 70% de la population est chiite.

Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur a voulu justifier son intervention musclée. «Les forces de sécurité ont épuisé toutes les chances de dialogue». Certains anti-gouvernement «ont quitté les lieux d'eux-mêmes alors que d'autres ont refusé de se soumettre à la loi ». «Cette attaque sauvage aura des répercussions catastrophiques sur la stabilité de Bahreïn», a déploré l'opposition. L'assaut de jeudi porte à quatre le nombre de morts à Bahreïn depuis le début du mouvement relayé par Facebook lundi. Face à l'émotion causée par le décès de ces deux premières victimes, le ministre bahreïni de l'Intérieur s'était excusé et avait promis l'arrestation des responsables présumés au sein des forces de sécurité. Le roi s'était lui engagé à des réformes.

En Libye, jeudi est un jour de vérité pour les opposants au régime du colonel Kadhafi à la tête du pays depuis 42 ans. Ils ont appelé à une «journée de la colère ». Jeudi marque le cinquième anniversaire d'affrontements survenus à Benghazi au cours desquels les forces de sécurité avaient tué plusieurs manifestants qui attaquaient le consulat italien. Dès mercredi des heurts ont éclaté à Benghazi, où la police a dispersé un sit-in, faisant 38 blessés.

La tension est également forte au Yémen. Mercredi, deux manifestants ont été tués à Aden, dans le sud du pays, par les tirs des forces anti-émeute. Dans la capitale de Sanaa, des centaines de jeunes manifestaient pour la quatrième journée consécutive. Ils ont été dispersés et pourchassés à coups de gourdin, de poignard et de pierre par les partisans du président Ali Abdallah Saleh. Ce dernier est à la tête du pays depuis 32 ans et a déjà fait plusieurs concessions aux manifestants qui exigent son départ.

L'agitation a aussi gagné l'Iran où, après plus d'un an de silence, les opposants au régime sont redescendus dans la rue lundi. Deux partisans du régime ont été tués dans ces manifestations. Les obsèques de l'un d'entre eux ont donné lieu à des incidents mercredi entre pros et antis-gouvernement. Les mouvements de révolte semblent également inquiéter l'Autorité palestinienne. Le président Mahmoud Abbas a chargé lundi le premier ministre Salam Fayyad de former un nouveau gouvernement. En Jordanie, le ministre de l'Intérieur a annoncé mardi un assouplissement de la loi sur les rassemblements publics, qui pourront désormais se tenir sans autorisation préalable. Enfin, en Algérie, la Coordination nationale pour le changement démocratique (CNCD) organise une nouvelle «marche pacifique» samedi prochain.

J'ai entendu ce matin aux infos.

Le site du ministère des Affaires étrangères recommande depuis aujourd'hui de reporter tous les voyages à destination de Bahreïn.

A propos de Bahreïn, le Quai d'Orsay recommande le plus grande prudence. "Dans les circonstances actuelles, il est recommandé aux Français actuellement présents dans le pays de se tenir à l’écart des attroupements et aux voyageurs désirant se rendre à Bahreïn de reporter, sauf caractère d’urgence, leur voyage". Le site motive sa décision avec la multiplication des tensions dans la capitale Manama. "La situation s’est dégradée dans la nuit du 16 au 17 février. La police a évacué le rond-point de la Perle par la force vers 3h00 du matin. De violents affrontements ont eu lieu. Des dizaines de chars ont été signalés aux alentours du rond-point, coupant la ville en deux. Les manifestants cherchent à se regrouper autour de l’hôpital Salmaniya" peut-on lire sur le site des Conseils aux Voyageurs.

Mais je ne sais pas à part les hommes d'affaires si nombre de touristes se rendent dans ce pays.

Les TO commencent à mettre cette destination sur pas mal de brochures, mais perso, ça ne me tente guère vu ce qu'on peut trouver à faire là-bas. Il y a du soleil, certes, mais après ?

Oui d'accord avec toi.