Dans un entretien accordé à l'AFP, Nicolas Godfroy, juriste à l'UFC "Que Choisir", explique que la neige est une "situation similaire à celle du volcan, c'est-à-dire une situation exceptionnelle qui s'impose aux compagnies". Autrement dit, les consommateurs dont le voyage en avion a été annulé du fait des intempéries peuvent prétendre aux mêmes remboursements que dans le cas du nuage de cendres.
"Que Choisir" rappelle qu'en cas d'annulation, les vols secs seront intégralement remboursés, et que les compagnies doivent également "assistance" aux voyageurs bloqués à l'aéroport (nourriture, hébergement, etc.). Il indique aussi que pour les forfaits, "il doit y avoir remboursement", même si "les professionnels sont plutôt contre". De son côté, Emmanuelle Llop, avocate spécialisée dans le tourisme (cabinet Clyde and Co), se veut plus nuancée. Comme pour le nuage, il s'agit d'un cas de force majeure car, de fait, "l'épisode neigeux a été insurmontable", même si "de la neige, en hiver, annoncée par Météo France, est prévisible". Pour elle, "cela a dépassé tout ce qui était humainement faisable". Mais elle rappelle que si la force majeure est retenue, les compagnies n'ont plus à indemniser leurs clients, mais elles sont toujours tenues de reporter ou de rembourser le billet non utilisé. Et dans tous les cas, de prendre en charge leurs clients. Pour les forfaits, si la force majeure est admise, le juge fera en sorte que les parties se retrouvent dans la situation antérieure au contrat. Ca se complique pour les agences qui ont déjà payé des prestataires à l'étranger si ces derniers refusent de restituer les sommes versées. Dans ce cas, les sommes seront perdues pour le client, les juges ne forceront pas les agences à rembourser sur leurs propres deniers. Mais on ne devrait pas en arriver à de telles extrémités. En effet, René-Marc Chikli, le président du Ceto a expliqué à l'AFP avoir "fait partir 98% des clients, dans des vols charters qui ont eu énormément de retard", et avoir "pris en charge les passagers dès leur arrivée à leur aéroport".