Un nouvelle panne prive la moitié de l'Inde de courant

Les réseaux électriques du nord, nord-est et est du pays se sont effondrés presque simultanément mardi. 600 millions d'habitants sont désormais privés de courant.

Deuxième black-out électrique géant en Inde en moins de 48 heures. Les réseaux desservant une vingtaine d'États dans le nord, l'est et le nord-est du pays se sont effondrés quasi simultanément mardi, laissant dans le noir près de 600 millions d'habitants. Cette panne, d'une ampleur extrêmement rare, est due à des «États ayant dépassé leurs capacités autorisées d'approvisionnement sur leur réseau», a expliqué le ministre fédéral de l'Énergie, Sushilkumar Shinde. La compagnie d'électricité nationale, Powergrid Corporation of India, travaille à régler rapidement le problème.

Selon un calcul effectué par l'Agence France-Presse, dix-neuf États sur vingt-huit sont touchés. Sur l'ensemble du réseau ferroviaire, environ 400 trains sont affectés par cette coupure hors norme. La capitale, New Delhi, fait également les frais de cette panne. Le métro y est immobilisé et les feux de signalisation coupés. «Les conducteurs ont reçu l'ordre de s'arrêter dans les stations de métro. Aucun passager ne sera autorisé à entrer dans les stations jusqu'à ce que le courant revienne», a déclaré un porte-parole du métro de la capitale indienne.

200 mineurs pris au piège

La majeure partie de l'État du Bengale-Occidental (est du pays) et sa capitale, Calcutta, sont également victimes de l'effondrement du réseau électrique. «C'est la plus grave crise énergétique dans la région. Nous étions en train de fournir de l'électricité au réseau du Nord et cet approvisionnement a conduit à l'effondrement du nôtre», a expliqué le ministre de l'Énergie du gouvernement local. Le même processus semble avoir abouti à l'effondrement du réseau du Nord-Est.

Environ 200 mineurs sont par ailleurs pris au piège dans une mine de charbon au Bengale-Occidental. L'absence de courant rend impossible le recours aux élévateurs permettant de les remonter à la surface. Ils ont donc reçu la consigne de se déplacer vers un site souterrain doté d'une meilleure ventilation, tandis que les secours tentent de leur fournir eau et vivres.

Première panne géante lundi

Lundi, le nord de l'Inde, où vivent 300 millions d'habitants, avait déjà été plongé dans le chaos après une panne géante, la pire de la péninsule depuis onze ans. L'ensemble de son réseau électrique s'était effondré peu après 2 heures, dans la nuit de dimanche à lundi (22h30 à Paris, dimanche). Il n'avait pu être rétabli totalement qu'à la fin de la journée. Ce premier black-out avait perturbé la circulation d'environ 300 trains dans toute la région, ainsi que le métro à New Delhi. Il avait aussi bloqué les feux de signalisation dans les grandes villes, provoquant d'innombrables embouteillages à l'heure de pointe matinale.

Après ce premier incident, le ministre fédéral de l'Énergie avait rappelé que ce genre de black-out n'était pas l'apanage des pays en développement, citant celui de 2003 aux États-Unis, résolu seulement au bout de «quatre jours». Pays émergent, l'Inde est en quête de nouvelles sources d'approvisionnement énergétique pour alimenter sa croissance. Les coupures de courant y sont donc extrêmement fréquentes, mais elles ne sont en général que de courte durée. La péninsule, qui dépend essentiellement du charbon, voudrait faire passer la part du nucléaire dans la production électrique de 3% actuellement à 25% d'ici à 2050.