L'ex-président tunisien et son épouse, réfugiés en Arabie saoudite, ont également écopé de 45 millions d'euros d'amende pour détournement de fonds publics. L'avocat de Ben Ali dénonce une «plaisanterie».
C'est un procès qui était encore inimaginable il y a quelques mois. Lundi, le tribunal de première instance de Tunis a condamné l'ex-président Zine El Abidine Ben Ali et son épouse Leïla Trabelsi à 35 ans d'emprisonnement chacun. Le couple, réfugié enArabie saoudite depuis le 14 janvier et jugé par contumace, était poursuivi pour détournement de fonds publics et malversations. La Cour a également condamné l'ancien chef de l'Etat à une amende de 50 millions de dinars (environ 25 millions d'euros) et son épouse à 41 millions de dinars (environ 20 millions d'euros).
Une instruction judiciaire avait été ouverte contre les époux Ben Ali après la découverte dans un palais de Sidi Bou Saïd, une banlieue chic au nord de Tunis, de quantités faramineuses d'argent et de bijoux de prix. La télévision publique avait diffusé des images de liasses de dinars tunisiens et de devises étrangères empilées dans un énorme coffre, évoquant une «caverne d'Ali Baba».
Il est aussi reproché à l'ancien président d'avoir fait augmenter son salaire mensuel, passant de 2000 dinars (environ 1000 euros) en 1987 à 21.000 dinars (plus de 10.000 euros) en 1998. En plus de ces indemnités dont il bénéficiait «sans aucun contrôle» fiscal, il avait à sa disposition une «caisse noire» de près de 16,5 millions de dinars (plus de huit millions d'euros) alimentée sur le budget de l'Etat.