Aung San Suu Kyi, icône de l'opposition birmane, a remporté dimanche un siège de députée à la chambre basse du parlement, a annoncé son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).
Cette première historique pourrait convaincre les Occidentaux d'assouplir leurs sanctions à l'égard du régime, devenu civil il y a un an après un demi-siècle de dictature militaire.
La lauréate du prix Nobel de la paix 1991, qui a passé quinze années en détention depuis 1989 avant d'être libérée en novembre 2010, briguait un siège dans la circonscription de Kawhmu, au sud de Rangoun, où elle a battu deux autres candidats, selon la LND.
"Daw Aung San Suu Kyi a gagné", a déclaré un responsable du principal parti d'opposition birman en employant le titre honorifique de l'opposante, sous les applaudissements d'une foule de plusieurs centaines de partisans.
La LND dit l'avoir emporté dans 19 des 45 circonscriptions en jeu. La commission électorale n'a quant à elle donné aucun résultat. Ils pourraient être annoncés d'ici une semaine.
Les Etats-Unis et l'Union européenne ont laissé entendre que les sanctions économiques imposées voici des années contre la Birmanie en raison des violations des droits de l'homme pourraient être levées si le scrutin était libre et honnête.
Hillary Clinton a affiché un soutien prudent au processus électoral. "Il est encore trop tôt pour connaître la portée des progrès réalisés ces derniers mois, et savoir s'ils se poursuivront. Il n'y a aucune garantie sur ce qui se prépare pour le peuple de Birmanie", a-t-elle ajouté.
Le gouvernement civil arrivé aux affaires voici un an a surpris la communauté internationale par la rapidité avec laquelle il a engagé des réformes politiques et économiques, notamment en libérant plusieurs centaines de prisonniers politiques ou en assouplissant la censure.